Que vous éditiez votre ouvrage avec nous ou pas, voici des conseils indispensables sur les Détails techniques des planches de bandes dessinées (ou autres types d’ouvrages) afin de bien présenter votre projet à un éditeur.

Nombres de pages.
Il faut savoir que l’imprimeur imprime généralement sur des feuilles dont les dimensions sont 700x500mm.
Après le pli, chaque feuille donne :
• Un cahier de 8 pages dont les dimensions sont de 350x250mm
Ou bien :
• Un cahier de 16 pages dont les dimensions sont de 170x250mm
Ou bien :
• Un cahier de 32 pages dont les dimensions sont de 170x120mm

Donc selon ce pli, vous constatez que le nombre de pages d’un ouvrage ne peut qu’être un multiple du cahier choisi.

Exemple.

• Si votre ouvrage fait une dimension de 300x220mm, nous nous trouvons dans la catégorie cahier de 8. Donc votre ouvrage fera ou bien 8 pages ou son multiple (16, 24, 32, 40, 48 etc.).

• Si votre ouvrage fait une dimension de 220x160mm, nous nous trouvons dans la catégorie cahier de 16. Donc votre ouvrage fera ou bien 16 pages ou son multiple (32, 48, 64, 80, 96 etc.).

• Si votre ouvrage fait une dimension de 160x115mm, nous nous trouvons dans la catégorie cahier de 32. Donc votre ouvrage fera ou bien 32 pages ou son multiple (64, 96, 128, 160, 192 etc.).

Là on parle de l’ouvrage, pas du nombre de planches de l’auteur. N’oubliez pas que dans un livre est réservé quelques pages pour l’édition, les mentions légales ou le teaser des livres précédents (environ 4 ou 6 pages, cela dépend d’autres paramètres).

Nos formats.

Pour les formats que nous préconisons, nous les avons énoncés dans les exemples du point précédent. Afin d’aligner nos livres sur un même format, nous avons 3 configurations :
• Le format de poche 115x160mm. (Cahier de 32)
• Le format standard 160x220mm. (Cahier de 16)
• Le format album 300x220mm. (Cahier de 8)

Je donne un exemple concret pour bien comprendre les points précédents :
Je suis auteur et j’ai une bande dessinée qui fait 68 pages. Les planches sont sur 3 lignes donc le format standard me plait bien vu que le texte serait assez clair pour le lecteur. Je suis donc dans la configuration cahier de 16.
Sauf que dans mon cas, le cahier de 16 me permet d’avoir un livre de 64 pages ou de 80 pages. Donc je dois, ou bien supprimer 8 pages pour arriver à un 60 pages (les 4 restantes sont pour l’éditeur), ou bien rajouter 8 pages pour arriver à 76 pages (les 4 restantes sont pour l’éditeur).

D’où l’importance d’un storyboard. Beaucoup d’auteurs réalisent leurs planches au fur et à mesure sans avoir une vision claire sur la finalité. C’est une erreur courante !

Détails techniques d’une planche.

Plus haut, j’ai donné le format du livre finit, tel qu’il sera entre les mains du lecteur. Mais la réalisation technique est un peu plus complexe.

Lorsque vous réalisez votre planche de bande dessinée, il y a 3 zones à prendre en considération :
• La matière de votre bande dessinée, délimitée par les marges.
• La zone blanche, entre les marges et le bord de la page. Elle fait généralement 10 à 20mm.
• Le fond perdu, en dehors du bord de la page qui sera découpé par l’imprimeur. Le fond perdu est de 5mm.

À présent, la réflexion peut débuter par la fin.
Si vous optez pour un format 220x160mm. Il faut savoir que votre page devrait faire à l’origine 230x165mm (5mm de fond perdu en haut, 5mm en bas, et 5mm sur la marge extérieure de la feuille).
Et votre matière ferait idéalement un format de 200x130mm (zone blanche de 10mm en haut, 10mm en bas, 10mm sur la marge extérieure de la page, 20mm marge intérieure de la page)

Je donne directement les dimensions de votre matière selon le format choisit.

• Format de poche 160x115mm.
Matière = 140x90mm.
Zone blanche en haut 10mm.
Zone blanche en bas 10mm.
Zone blanche marge extérieure 10mm.
Zone blanche marge intérieure 15mm.

• Format standard 220x160mm.
Matière = 200x130mm.
Zone blanche en haut 10mm.
Zone blanche en bas 10mm.
Zone blanche marge extérieure 10mm.
Zone blanche marge intérieure 20mm.

• Format album 300x220mm.
Matière = 260x170mm.
Zone blanche en haut 20mm.
Zone blanche en bas 20mm.
Zone blanche marge extérieure 20mm.
Zone blanche marge intérieure 30mm.

Dans le cas où vos cadres sont irréguliers, assurez-vous de ne pas trop empiéter sur la zone blanche, au risque de sortir des bords de la page.
Dans le cas où un dessin sort de la page, ne l’arrêtez pas à la limite du bord de la page, continuez-le d’au moins 5mm (voir l’illustration plus haut). Ces 5mm seront découpés en imprimerie en tant que fonds perdus.
Ne faites pas des changements d’échelle de vos planches, au risque de ne pas respecter une hauteur de police régulière. Il est important de commencer vos planches sans texte avec les indications plus haut. Le texte vient après.

En parlant du texte.

Choisissez une police claire, adaptée à votre BD, et surtout libre de droit (assurez-vous de lire la licence de la police téléchargée). Ou sinon, écrire à l’ancienne est bien également.
Assurez-vous que vos planches sont en CMJN (format impression), et que votre texte soit en N=100% (le C=0% M=0% J=0%).
L’imprimerie actuelle ne pose pas de problèmes vu l’évolution des offsets, mais c’est juste une précaution : si votre noir est un C=100% M=100% J=100% N=100%, il est probable qu’il y ait des décalages entre la superposition de ces couleurs et ainsi, une mauvaise qualité lors de l’impression de petits caractères.

Ces conseils s’avèrent indispensables pour tout auteur de bande dessinée, qu’il soit publié par notre maison d’édition ou non. Bien que d’autres éditeurs puissent offrir des formats légèrement différents, le principe fondamental demeure le même. En suivant cette méthode, vos planches seront appréciées par tous les éditeurs (je ne parle pas du contenu mais bien du côté technique hein !).

Crom